A l’horizon 2050, la Métropole lémanique (Vaud-Genève) pourrait compter plus de 340 000 habitants supplémentaires, ce qui va générer une croissance des besoins de mobilité de l’ordre de 50 à 55%. Face à l’évolution démographique et économique, nos organisations économiques ici présentes sont pragmatiques. Il n’est pas possible de tout miser sur le développement de l’infrastructure ferroviaire. En effet, si 15% des automobilistes actuels optaient pour le rail, il faudrait multiplier par 2 les infrastructures ferroviaires, un objectif hors de portée.
Pour nos organisations économiques, le réseau routier et le rail sont complémentaires. Nous nous engageons donc aussi bien pour un développement de la route que du rail. Pour preuve, nos organisations économiques ont conjointement publié un communiqué de presse, en octobre 2023, ainsi qu’une lettre aux membres de la Commission des transports leur demandant de soutenir la réalisation d’une nouvelle ligne ferroviaire entre Genève et Lausanne. Pas plus tard que le mois dernier, j’étais également à Bâle, à l’occasion d’un congrès ferroviaire, pour plaider en faveur d’un développement ferroviaire dans notre région.
Nous pouvons tout à fait réaliser une nouvelle ligne ferroviaire entre Genève et Lausanne ET développer le tronçon routier Nyon-Le Vengeron. Pour les autorités fédérales, il n’y a aucune concurrence entre les deux projets. Dans une étude prospective commanditée par les CFF et publiée en mai 2023, l’une des solutions proposées consiste à glisser la ligne ferroviaire sous l’autoroute, sous la forme d’une tranchée couverte, ce qui nécessiterait une coordination rail-route. Si cette coordination n’était pas possible, plusieurs autres solutions existent pour faire cohabiter les deux infrastructures, dont la construction d’un tunnel ferroviaire. Ceci dit, l’Office fédéral des routes (OFROU) et l’Office fédéral des Transports (OFT) se concertent actuellement pour trouver la meilleure solution possible.
Le coût des 6 projets d’aménagements autoroutiers se monte au total à environ 5 milliards de francs. Il est important de souligner qu’ils seront financés par le biais d’un fonds alimenté par la surtaxe sur les carburants, de l’impôt à l’importation sur les automobiles et de la vignette autoroutière. Il s’agit d’un fond appelé FORTA, accepté en 2017 par 62% des votants. Il est aujourd’hui alimenté à hauteur de près de CHF 4 milliards qui n’attendent que d’être utilisés. En d’autres termes, c’est la route qui finance la route et non un pot commun alimenté par l’ensemble des contribuables. En passant, notons encore que le maintien d’une infrastructure routière fonctionnelle via le fonds FORTA relève aussi d’un mandat constitutionnel (art. 83 de la Cst).
Enfin, il est important de souligner que le financement des infrastructures ferroviaires est assuré par un autre fond, à savoir le FIF. Les deux fonds sont hermétiquement séparés. Par conséquent, les dépenses routières n’ont aucun impact sur celles ferroviaires.